Les séries les plus récentes sont réalisées avec des procédés alternatifs n’utilisant plus que la chimie naturelle des plantes et minéraux pour les encres et des procédés alternatifs à l’émulsion traditionnelle. Le motif du tissage sert toujours de base de travail dans ce travail et devient un motif en soi.
Les procédés d’impression devenant plus restrictifs, ils orientent mon travail de recherche vers l’exploration d’un motif éclaté, peu reconnaissable, où la structure est déconstruite pour revenir vers une forme organique, rappelant soudainement son origine. Se pose alors la question de la trace obtenue avec la récurrence de la fibre textile qui disparait selon les explorations d’émulsion naturelle :
Ici, l’utilisation de la cire sur un écran qui se dégrade au fur et à mesure de son utilisation donne des motifs qui se fondent les uns dans les autres. Là, la cire épaisse fondue lors du nettoyage final de l’écran rend la trame originale semblable à une écorce. À un autre moment, les traces de fils imprimés transférés à l’encre sur l’écran proposent les passages fantômes d’un ancien motif.
Parfois, le motif imprimé est découpé et tissé / imbriqué dans une autre sérigraphie. Alors, le papier prend vie et s’anime en relief, exprimant la construction et la destruction méticuleuse de sa propre forme.
Symboliquement, les transformations oignon -> encre d’oignon -> motif de lignes droites ->motif abstrait parle plus symboliquement du paradoxe de la nature à la fois structuré et organique.
Dans ce travail, tous les matériaux sont longs à extraire et fabriquer et redeviennent ainsi précieux aux yeux de l’artiste.